On l’enterre régulièrement, et pourtant il résiste vaillamment. Survivant (pour l’instant) au progrès technique, le livre semble encore conserver une place à part. Et tant mieux, car en matière de vulgarisation scientifique, il reste un média indispensable, s’adaptant à tous les âges, à tous les rythmes et à tous les sujets. La preuve à travers trois exemples.
La fascination pour un sujet si brûlant
De tous temps, les volcans et les hommes ont entretenu des relations privilégiées. Pour les peuples anciens, dans toutes les civilisations concernées, les volcans étaient les bouches de l’enfer, domaine de dieux susceptibles et irascibles. Inversement, le volcan sacré, à l’origine de nombreux bienfaits, était régulièrement loué lors de processions et récompensé par des offrandes. Puis les scientifiques ont essayé de comprendre les mécanismes complexes à l’origine des éruptions. Jacques-Marie Bardintzeff¹ est l’un d’entre eux. Professeur et chercheur à l’Université Paris-Sud, il est l’auteur de près d’une vingtaine d’ouvrages scientifiques et grand public. Le petit dernier vient tout juste de paraître, destiné aux enfants. Jacky, Michèle et Litchi sont passionnés par les volcans. Durant leur séjour chez leur cousin Bernard, qui vit en Afrique, un volcan va se réveiller…
¹ Editions le pommier – coll. les albums du pommier – Oct. 2012 – 14,90€ – 48 p.
Y aurait-il du sexisme dans l’olympisme ?
Ce n’était pas calculé, mais le livre d’Anaïs Bohuon, enseignant-chercheur à l’UFR STAPS, est paru à point nommé, à quelques semaines des JO de Londres et alors qu’un nouveau règlement du Comité olympique déclenchait la polémique. Son objet ? l’hyperandrogénie féminine ? Rappelez-vous. En 2009, le cas de la sud-africaine Caster Semenya avait défrayé la chronique. Après sa victoire dans la finale du 800 mètres féminin au championnat du monde d’athlétisme de Berlin en 2009, la jeune femme
avait subi l’humiliation d’une remise en cause de son identité sexuelle.
Dans son ouvrage « Le test de féminité dans les compétitions sportives »³ Anaïs Bohuon cerne une évidence qui embarrasse les autorités sportives : les caractéristiques sexuées s’expriment selon des modalités diverses et la partition des individus en deux catégories de sexe seulement est une fiction idéologique. Ce livre révèle ainsi que cette vision de la féminité a partie liée avec une histoire politique : celle de l’opposition entre l’Est et l’Ouest, du temps de la Guerre froide, et celle qui organise le partage inéquitable entre pays du Nord et du Sud. Dans le monde du sport, les «vraies femmes» restent conformes à l’idéal occidental de la féminité. La suspicion se porte sur «les autres», qui s’écartent de ce stéréotype.
² Editions ixe – Juin 2012 – 18,00 € – 192 p.
Comment transformons-nous leur monde ?
Concevoir des systèmes d’information ou encore des réseaux informatiques est une chose, analyser l’impact du développement de ces nouvelles technologies sur les sociétés en est une autre. Au sein de l’IUT d’Orsay, spécialisé en chimie, mesures physiques et informatique, l’équipe de recherche AMETIS (Analyse des Mutations Economiques, des Technologies de l’Information et des Sociétés) s’intéresse aux bouleversements induits par l’avènement des nouvelles technologies. Lancé en 2000, un programme de recherche sur l’ouverture des sociétés africaines aux TIC du point de vue d’une problématique de Développement a déjà donné lieu à la publication de plusieurs ouvrages. Le dernier d’entre eux rédigé sous la direction de Jean-Michel Ledjou et Hanitra
Randrianasolo, « Des réseaux et des hommes. Les Sud à l’heure des TIC³ » poursuit la réflexion entamée et l’élargit aux pays émergents ainsi qu’aux régions non développées du fait de leur enclavement.
³ Editions Karthala – déc. 2012