Du principe actif au médicament

Une fois la décision prise de développer une molécule pour en faire un futur médicament, un certain nombre d’étapes va être nécessaire. Nous rentrons dans le développement qui demande un contexte réglementaire qui permettra à ce futur médicament de remplir les critères de qualité, sécurité et efficacité nécessaires à sa mise sur le marché.

Parmi ces étapes, il faudra montrer que la molécule possède une activité pharmacologique dans les modèles animaux pathologiques et/ou dans des modèles cellulaires de référence, c’est la preuve de concept. Il sera ensuite nécessaire de déterminer son profil de toxicité et son devenir dans l’organisme. Autre point très important est la mise en forme du médicament et le choix de la formulation qui permettra au médicament de passer les barrières biologiques et d’atteindre sa cible. L’ensemble de ces étapes font partie du développement du médicament et se font souvent en parallèle des essais cliniques menés chez l’homme.

Séchage de gouttes : du fondamental aux aérosols pulmonaires

Particule troyenne

Le séchage de gouttes intervient dans des nombreuses situations industrielles soit en agroalimentaire soit dans l’industrie pharmaceutique. Des études fondamentales vont permettre d’améliorer le dépôt pulmonaire d’aérosols secs.

Le procédé d’atomisation séchage est couramment utilisé dans l’industrie alimentaire ou pharmaceutique pour transformer des liquides en poudres sèches plus faciles à manipuler et à stocker. Il consiste à atomiser la solution à  sécher sous forme de petites gouttelettes dans une chambre de séchage maintenue à haute température. La morphologie des particules composant la poudre sèche ainsi obtenue dépend des propriétés physico-chimiques des molécules en solution, de leur concentration dans la solution de départ et de la vitesse de séchage. Lorsque l’atomisation-séchage est utilisée pour préparer des poudres pour inhalation, les particules obtenues doivent posséder des propriétés particulières pour se déposer dans les bronches et les alvéoles des poumons. De nombreuses études ont montré que les particules ayant un diamètre aérodynamique inférieur à 6 microns se retrouvent dans les poumons. Parmi ces particules, celles ayant un diamètre aérodynamique inférieur à 3,5 microns se retrouvent dans les alvéoles pulmonaires. Quant aux particules ayant un diamètre aérodynamique de quelques centaines de nanomètres, elles sont inhalées puis majoritairement exhalées, ce qui limite leur attrait pour l’administration pulmonaire. Nous avons étudié le séchage de gouttelettes uniques sphériques contenant des colloïdes pour mieux comprendre les différentes morphologies obtenues. Cette étude fondamentale nous a permis développer un système qui combine les avantages des nanoparticules du point de vue thérapeutique avec la facilité de manipulation des microparticules : les particules Troyennes. Il s’agit de particules micrométriques composées d’un assemblage contrôlé de nanoparticules permettant de vectoriser efficacement des nanoparticules thérapeutiques dans les poumons. Ceci constitue un bel exemple de l’apport d’études fondamentales à la formulation de principes actifs.

 

CONTACT :
Nicolas TSAPIS
Laboratoire Physico-Chimie – Pharmacotechnie – Biopharmacie (PSUD, CNRS), nicolas.tsapis@u-psud.fr